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Ange Basterga « Cartonne » sur Netflix avec son film « Caïd » adapté en mini série


Jean-Paul-Lottier le Dimanche 2 Mai 2021 à 18:38

Acteur, réalisateur et scénariste, originaire de Bastelicaccia Ange Basterga est à l'origine de la mini série française adaptée de son film "Caïd" diffusée sur la plateforme française de Netflix.
Mise en ligne le mois dernier "Caïd" est N°1 des séries les plus regardées.



Ange Basterga  (Photos DR)
Ange Basterga (Photos DR)

Avec cette mini série, adaptation du long-métrage « Caïd » créé, réalisé et autoproduit, Ange Basterga est depuis le sujet à bien des convoitises.  À 40 ans, Ange Basterga se voit  ainsi récompensé de plus d'une dizaine d'années d'efforts et de passion pour le cinéma.
En quelques semaines Ange Basterga est devenu le Corse qui cartonne sur la plateforme française de Netflix grâce à la mini-série de 10 épisodes de 10 mn « Caïd » adaptée de son long-métrage  du même nom qu'il a écrit, créé, réalisé et autoproduit avec son compère Nicolas Lopez, thriller primé au festival du Polar de Cognac en 2017.
Depuis  son fief de Corse du sud Ange Basterga a accepté de revenir sur son incroyable aventure cinématographique qui n'a pourtant  rien d'un long fleuve tranquille.

- Comment êtes-vous arrivé dans le monde cinématographique ?
- Après mes études j'ai intégré se secteur bancaire mais c'est vrai que j'ai toujours eu la passion du cinéma. Celle-ci s'est révélée à l'âge de 12 ans après avoir vu « Les affranchis », film américain de gangsters réalisé par Martin Scorcese. Je savais que c'était dans ce milieu du cinéma qu'il fallait que j'aille.


- Votre rêve de gamin s'est donc réalisé ?
- Oui, on peut dire ça comme ça mais tout n'a pas été facile, loin de là. J'ai commencé par prendre des cours de comédien et j'ai joué dans des films comme « Cyprien », « Les Francis » ou encore dans les séries TV « Mafiosa » et « La vie devant elles 


- Vous étiez aussi attiré par l'écriture et la réalisation ?
- Tout à fait et j'ai profité de mes expériences sur les tournages pour voir le travail du réalisateur, l'observer, prendre des notes avant de me lancer dans la réalisation en passant par des courts métrages. J'ai tout d'abord écrit le scénario de « Ter,Ter » présenté au Festival de Cannes dans la section Balieuz'Art. Dans ce court-métrage je donne la réplique à Thierry Neuvic.
Quelques années plus tard j'ai écrit et joué dans mon 2e court-métrage « Premier jour » sélectionné au festival de Sundance et primé au festival de polar de Cognac et à Los Angeles.

- Vous vous êtes ensuite franchi le cap du long-métrage ?
- Oui et c'était dans la logique des choses. C'était en 2017 avec « Caïd » que j'ai coréalisé et autoproduit avec mon compère Nicolas Lopez. Ce film d'un budget de 70 000€ sur nos fonds propres a été tourné en quatre jours à Martigues avec des acteurs amateurs. Le film évoque la vie d'un dealer-rappeur qui accepte d'être filmé dans son quotidien par une équipe de journalistes. Ce film n'était à la gloire des voyous mais bien au contraire pour leur dire que ce n'était pas la voie à suivre. Il a obtenu le Prix du meilleur film au Festival du film de Cognac.

- C'était peut-être un pari osé ?
- Difficile d'y répondre,  mais ce qui est certain c'est qu'il faut être acteur de son destin et que pour ça il fallait accélérer le processus en saisissant l'opportunité qui m'était offerte. Je n'aurais jamais pu vivre avec des regrets. L'avenir m'a donné raison puisque c'est à partir de là que ma carrière a pris un autre sens.

- Ce thriller n'a pas été diffusé en salle ?
- C'est exact. Ce film n'a pas intéressé les diffuseurs parce qu'il ne venait pas d'un circuit traditionnel de notre monde cinématographique.

L'affiche de la série de 10 épisodes de 10 mn
L'affiche de la série de 10 épisodes de 10 mn

« Caïd » va pourtant devenir une série sur Netflix ?
-  Oui, et grâce à une rencontre avec le producteur de French Kiss Pictures, Noor Sadar qui a pris le temps de m'expliquer les raisons pour lesquelles mon film ne serait pas diffusé dans les salles  tout en me martelant que ça ne servait à rien de frapper à toutes les portes  et que je me casserai les dents. En revanche il m'a dit que Netflix pourrait être intéressé par mon film pour une mise en série. C'est lui qui avait raison et je lui en suis reconnaissant.

- Comment transformer un long-métrage en mini série ?
- C'est effectivement un exercice à la fois contraignant et passionnant. Avec le projet Netflix, « Caïd « se démarque dès le départ en proposant un format et un concept novateur. Il faut en effet écrire un cliffhanger (1) à la fin de chaque épisode. C'est très différent mais c'est aussi un exercice très intéressant qui rend le projet plus nerveux, plus rythmé et plus dynamique. La série est tournée en found footage (2), façon faux documentaire. Cette technique a été appliquée et popularisée par le film « Le projet Blair Witch.

- Le projet a fait son chemin et aujourd'hui vous voilà à la 1re place du Top 10 de Netflix
- Bien évidemment j'ai saisi cette opportunité et je remercie vivement Netflix d'avoir cru en nous en acceptant quelque chose que le système nous avez refusé.
Ils nous ont fait confiance pour cette adaptation de « Caïd ». Ils nous ont aussi permis de conserver les acteurs du film dont certains ont un potentiel très intéressant. Le résultat est tout simplement exceptionnel. Aussi j'adresse un grand MERCI à toutes celles et tous ceux qui de près ou de loin ont participé à ce succès qui est aussi le leur.

- Cette série donne une autre dimension à votre carrière
- Tout d'abord, bien évidemment c'est une grande joie et une fierté que cette série connaisse le succès et fasse une bonne audience, d'autant que les critiques sont très favorables. Comme je l'ai dit c'est un travail reconnu et respecté. Il y a des remontées exceptionnelles de la part du public et des professionnels. A travers cette série je suis identifié.

- Un nouvel élan pour votre carrière qui entraîne d'autres projets ?
- C'est clair que ce succès m'a boosté. J'ai hâte de retourner sur un plateau de tournage. J'ai effectivement beaucoup de projets mais comme rien n'est officiel je ne préfère pas en parler 
----.
(1)moyen de créer du conflit, de relancer l'intrigue pour construire un récit dynamique et palpitant. Qu'il soit placé à la fin d'un chapitre ou d'un tome s'incluant dans une série, ce procédé donne envie de poursuivre la lecture pour savoir ce qui va se passer.

(2)En mode caméra à l’épaule 

 

Ange Basterga a d'autres projets
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